À chaque étape un nouveau sommet à franchir
Johanne Martin
Collaboration spéciale
Dans l’histoire de la ferme albanoise Reine des prés, chaque fois qu’un sommet était franchi, un autre apparaissait. Fiers du chemin parcouru jusqu’à présent malgré les défis, Xavier Bahl et Peggy Coulombe ont tout de même le sentiment d’avoir « monté l’Everest de la paperasse et de l’agriculture, un itinéraire ponctué de camps de base ».
Tous deux originaires de la région de Drummondville, ils se sont établis dans Portneuf il y a 12 ans. Détenteur d’un diplôme d’études collégiales en Gestion et exploitation d’entreprise agricole de l’ITA de Saint-Hyacinthe, Xavier a travaillé sur la ferme laitière de ses parents – où Peggy a fini par lui emboîter le pas – pendant sept ans avant que le couple décide de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale et élise domicile dans le rang de la Rivière-Blanche.
« Les terres étaient moins chères ici et le site comportait plusieurs avantages », détaillent les propriétaires de la Ferme Reine des prés. « Il y avait déjà un silo, une fosse à fumier; l’endroit était prêt à l’exploitation. Au départ, notre projet en était un de ferme sans sol, mais à Saint-Alban, il a été possible d’avoir 36 hectares de terrain. Quand nous avons commencé, nous étions en production conventionnelle avec des vaches Holstein et un quota de 17 kg/jour. »
Graduellement, le contingent des Bahl-Coulombe en arrive à quasi doubler. À la production de lait s’ajoute, en 2015, l’autocueillette de citrouilles et de courges – le projet de fin d’études de Peggy, alors inscrite à l’AEC en Gestion d’entreprises agricoles. Trois ans plus tard, la ferme devient biologique et à la même période, les Jersey sont intégrées au troupeau qui compte aujourd’hui 55 têtes, dont 27 en lactation, pour un rendement quotidien de 500 litres.
Lait, fromage et yogourt
Depuis un peu plus d’un an, l’entreprise s’est enrichie d’une laiterie. « On voulait gérer notre mise en marché. Avec les citrouilles, nous avons aussi pris goût au contact avec le public », commente le tandem. Accessoirement, du fromage en grains et du yogourt sont fabriqués. Écoulés à la boutique, les produits se retrouvent également sur les tablettes d’une vingtaine de commerces sur le territoire de la MRC de Portneuf. Xavier assume lui-même la livraison.
« Il a fallu deux ans de paperasse pour mettre sur pied notre laiterie! À travers ça, il y a eu la construction du bâtiment. Nous avons opté pour un minimum de formation et un maximum de tests. Le lait est très fragile. Dans la conception des produits, on a été accompagnés par le Centre d’expertise fromagère du Québec. On a développé un procédé à notre échelle; on ne voulait pas acheter de gros équipements », termine le duo, qui ne vise pas d’expansion.
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