Retour aux nouvelles 28 juin 2022

Chronique sur la relève agricole : La Baigneuse

Passer de l’autre côté de l’assiette

Johanne Martin
johanne.martin@courrierdeportneuf.com

Ils avaient tous deux envie d’un « retour à la terre, d’autonomie, de participer à nourrir les gens d’une autre manière ». Issus du milieu de la restauration, c’est ainsi que Félix Dumas et Alexandra Fiset ont un jour choisi de passer « de l’autre côté de l’assiette » en fondant, à Deschambault-Grondines, la ferme maraîchère et florale La Baigneuse.

Pourquoi La Baigneuse? Tout simplement parce que l’épouse du propriétaire à qui le couple d’amis loue la terre aime particulièrement faire trempette! Originaires de Québec – et après avoir complété leur formation en Gestion et technologies d’entreprise agricole au Cégep de Victoriaville –, Alexandra et Félix cherchent un lieu pour lancer leur ferme. Ils ont un véritable coup de cœur pour la région et en 2020, ils s’installent enfin pour y cultiver légumes et fleurs.

« On est vraiment partis de zéro! », commente Félix. « On a profité du soutien de La Financière agricole, du MAPAQ, mais également de la plateforme de sociofinancement La Ruche, où un objectif de 16 500 $ avait été fixé. Finalement, on a amassé 24 000 $. Ça a explosé; le public y a cru! Il y a eu du travail à faire au début, comme de monter les serres, d’aménager une chambre froide et une salle de lavage, de préparer les champs, de creuser un étang, etc. »

Sur moins d’un hectare, en mode bio-intensif, La Baigneuse produit, depuis l’année dernière, des carottes, de la laitue, du fenouil, des tomates, du concombre, des haricots, du brocoli, des aubergines; bref, tout ce qui titille les papilles des propriétaires. La moitié des récoltes est destinée aux 80 abonnés de ses paniers à la carte et aux marchés publics – la ferme vit d’ailleurs sa première saison à celui de Deschambault – et l’autre 50 %, à des restaurateurs.

Une offre axée sur la clientèle
« On travaille avec 14 restaurants de Québec et 3 épiceries bio. La qualité des légumes et des fleurs coupées et notre façon de les cultiver sont beaucoup inspirées des demandes de cette clientèle. Nous embauchons deux employés pour la période estivale et comptons sur des bénévoles, dont mon père retraité qui demeurait au Nouveau-Brunswick qui vient d’acheter une maison à Portneuf et qui me donne un coup de main », souligne le producteur.

Et pour la suite? Les copropriétaires n’envisagent pas acheter la terre, ni agrandir la surface en exploitation. « Nous ne sommes pas mécanisés, alors ce que nous visons d’abord, c’est d’optimiser le système que nous avons en commençant les semis plus tôt et en introduisant de nouvelles cultures », répond Félix. « Nous avons le carré de sable parfait pour le projet que nous voulions. On était des banlieusards, on a réalisé notre rêve et on n’a pas de regrets! »

Pour plus d'informations : www.fermelabaigneuse.com

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De juin à octobre, La Baigneuse gère une production composée de 80 % de légumes et 20 % de fleurs sur une superficie totalisant 0,4 hectare de champs et 3 500 pieds carrés de serres. Photo – Johanne Martin
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Après avoir amorcé une carrière de serveur dans le domaine de la restauration, Félix Dumas se réjouit aujourd’hui de posséder une entreprise qu’il dit rassembleuse. Photo – Johanne Martin