Retour aux nouvelles 1 février 2021

Chronique sur la relève agricole : Ferme des jeunes pousses

Cultiver des légumes… et des relations !

Johanne Martin
Collaboration spéciale

« Devenir le maraîcher du village, c’est un beau levier pour s’intégrer », résume Marc-André Demers lorsqu’il est question de la philosophie qui l’anime. Née en décembre 2019, la Ferme des jeunes pousses lui a permis de faire son nid à Saint-Casimir. Non seulement souhaite-t-il nourrir sainement sa communauté, mais il veut la dynamiser.

Si sa rencontre initiale avec l’agriculture date d’il y a près de 20 ans, le chemin parcouru par le producteur de légumes a emprunté différents détours. Une première expérience de « wwoofing » vécue en Italie, suivie d’une seconde en Belgique – d’où sa conjointe est originaire –, ont orienté son projet de vie. Sur une superficie cultivable d’à peine un dixième d’hectare, il a choisi de bâtir une ferme de proximité, aux pratiques écologiques et à échelle humaine.

« Sans être issu du monde agricole ni posséder de vraie formation dans le domaine, j’ai fait quelques cours et travaillé pour d’autres maraîchers. Je suis un autodidacte », raconte le détenteur d’une maîtrise en aménagement du territoire et développement régional. « L’an dernier, j’ai connu ma première année de production et de vente ici après des mois marqués par l’achat de la propriété, la naissance de mon enfant, la conciliation avec un autre emploi... »

Au total, de juin à octobre, la Ferme des jeunes pousses a distribué une vingtaine de paniers de légumes en assurant la livraison à domicile sur le territoire de la municipalité, de même qu’à Saint-Alban, Sainte-Anne-de-la-Pérade et Saint-Marc-des-Carrières. Par ailleurs, les vendredis en fin d’après-midi, un mini-marché se déployait devant le presbytère de Saint-Casimir. Pour la saison 2021 et dans l’avenir, plusieurs nouvelles initiatives sont sur la table.

Un choix de vie aux multiples possibilités
« Je suis accompagné par un comité consultatif qui m’aide à évaluer quoi prioriser. Est-ce que ce sera l’agrotourisme, le « wwoofing », la transformation de produits, l’organisation d’une fête des semences ou encore l’offre d’ateliers? Cet été, je compte amorcer une collaboration avec l’épicerie locale et celle de Saint-Marc-des-Carrières. Je suis également lié au projet pilote de mise en marché de proximité à Saint-Casimir et je vise à avoir un kiosque à un autre endroit », lance Marc-André.

Le maraîcher anticonformiste se dit avant tout attaché à des valeurs et établit ses choix en fonction de la qualité de vie à laquelle il aspire. « Pour moi, la ferme est un outil, pas une fin en soi. Tout s’est passé très vite, mais j’ai eu un coup de main de beaucoup de gens. C’est aussi ça l’agriculture soutenue par la communauté », conclut celui qui a été sélectionné pour suivre le camp d’entraînement agricole de la Capitale-Nationale offert par l’Université Laval. Ce camp est mis en œuvre par l’Entente sectorielle sur le développement des activités agricoles et agroalimentaires de la région de la Capitale-Nationale et de la Ville de Lévis.

www.fermedesjeunespousses.com