Le goût de la production laitière… et biologique!
Johanne Martin
Collaboration spéciale
Son goût de l’agriculture, Alexandra Rochette le tient de ses parents et de son grand-père paternel. Relève de cinquième génération sur la ferme neuvilloise Bio-De-Ly, la jeune productrice de lait biologique aime les défis. « Il faut que ça bouge! Ce qui me plaît, c’est d’avoir des journées bien remplies et de demeurer à l’affût », déclare-t-elle.
En 2018, à peine trois ans après la fin de ses études en Gestion et exploitation d’entreprise agricole (GEEA) à l’ITA de La Pocatière, le processus de transfert de l’entreprise familiale s’officialisait pour Alexandra. Elle en détient aujourd’hui la propriété à 50 % et ses parents, Lyette Du Sablon et Denis Rochette, se partagent l’autre moitié à parts égales. Quelque 75 vaches Jersey (dont 45 en lactation) forment le troupeau, auparavant composé de Holstein.
« Le déclic s’est vraiment fait à la fin du secondaire, mais j’étais décidée à prendre le relais, raconte la productrice. Petite, je venais aider au jardin, à la traite et au nettoyage, puis peu à peu, la passion s’est installée. Maintenant, je fais évidemment de tout, de la comptabilité à la traite en passant par l’insémination. Nous cultivons aussi des céréales pour les animaux et avons une érablière de 500 entailles. Et à travers cela, il y a les travaux d’amélioration. »
L’an dernier, une étable à taures en stabulation libre a été bâtie et le système de ventilation a été changé. La Ferme Bio-De-Ly s’est en outre dotée d’une ration totale mélangée (RTM) pour optimiser l’alimentation des vaches. En plus de se traduire par une économie de temps, l’acquisition de la RTM a permis d’augmenter le taux de gras du lait et le rendement des bovins. Ceux-ci profitent d’ailleurs depuis peu d’un matelas en caoutchouc pour leur confort.
Continuer d’avancer
« Nous sommes à 42 kg par jour et l’objectif est de parvenir à 50 », note Alexandra, qui songe éventuellement à se procurer un robot de traite. « Chaque mois, j’acquiers du quota, mais je souhaite que la ferme reste à échelle humaine. Si je grossis un jour, ce sera en achetant ou en construisant à un autre endroit. Ici, la capacité maximale est atteinte; géographiquement, il n’est pas possible d’agrandir. J’avoue aussi que la fabrication de fromage m’intéresse… »
Pendant sa formation à l’ITA, Alexandra a eu la chance d’effectuer un stage d’un mois dans une ferme biologique de la Bretagne afin d’y apprendre la fabrication de fromage. « Je n’ai pas mis ce projet-là de côté! Autrement, je veux continuer à garder le fil dans mon domaine. Par exemple, j’ai choisi de me tourner vers le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité pour pouvoir bonifier les résultats de mes cultures de céréales. »